Le Liban vu par des collégiens

Cette année, dans le cadre des ateliers littéraires francophones menés par Juliette Elamine, notre autrice franco-libanaise engagée, … collégiens nous ont offert leurs nouvelles écrites dans le décor du Liban. Au total, 4 classes de 3ème se sont prêtées à l’exercice.

Le thème : écrire une nouvelle dans le décor du Liban

 

Le vent du pardon et la pierre de l’amitié, par Léane & Léo

Il était une fois deux amis, prénommés Shâdi et Riwan. Ils se connaissent depuis l’école maternelle. Ils ont maintenant 24 ans. Ce jour-là, ils se promènent dans le désert libanais, profitant de leurs vacances au pays du cèdre. Ils ont choisis de se balader dans le Nord de la Bekaa, près du Mont Hermel. C’est l’office de tourisme de la capitale, Beyrouth, qui leur a conseillé ce site magnifique.

Ils avancent dans le désert, utilisant une carte pour se repérer. Au moment d’une pause pour boire, Riwan posa la carte et son sac. Une bourrasque de vent emporta la carte. Shâdi se mit immédiatement en colère, accusant son copain d’être maladroit et de les mettre en difficulté pour la suite de leur balade.

Ils se disputent et Shâdi gifle subitement Riwan. Ce dernier à la joue endolorie mais ne dit rien. Il écrit dans le sable :

“ AUJOURD’HUI, MON MEILLEUR AMI M’A DONNE UNE GIFLE ! ”

Ils continuent à marcher en silence jusqu’à atteindre une oasis. Shâdi culpabilise pour son geste violent envers son ami. Il ne comprend pas pourquoi il a fait ça. Riwan est en colère contre son copain, et contre lui-même, parce qu’il a laissé la carte s’envoler et qu’ils sont perdus maintenant !

Les deux garçons décident de se baigner. Mais Riwan manque de se noyer. Heureusement son ami le sauve de justesse.

Quand il est remis de ses émotions, Riwan grave sur une pierre :

“ AUJOURD’HUI MON MEILLEUR AMI M’A SAUVE LA VIE ! ”

Shâdi, qui avait donné la gifle avant de sauver son ami, remarqua : « Quand je t’ai blessé tu as écrit sur le sable, où les vents du pardon peuvent l’afficher puis l’effacer. Mais quand l’un de nous fait quelque chose de bien, nous devons le graver dans la pierre, où aucun vent ne peut l’effacer. Pardonne-moi mon ami. »

Et Riwan lui accorda son pardon.

 

Le retour de Blanche, par Alix & Erinna

Blanche cherche désespérément un taxi pour aller à l’Opéra le plus prestigieux de New York : « Sydney Opera House ».

Lorsqu’elle trouve enfin une voiture et qu’elle monte dedans, elle aperçoit le drapeau du Liban, elle pense rêver. En entrant dans le taxi, elle reconnaît la musique de Azar Habib : « Mesh Mohem ». Elle en est certaine. En s’asseyant, elle éprouve une très grande nostalgie mais ne le réalise pas tout de suite. En fait, elle préfère ne pas faire attention à ce sentiment...

Sur le siège passager : un livre.

Il lui semble familier.

«  Le livre des reines »... bien sûr !

Elle l’a lu.

Elle questionne le chauffeur de taxi. Il lui confie qu’il est Libanais. Il adore les musiques et livres de sa culture. Blanche et le chauffeur de taxi parlent de leur pays tout au long du trajet.

Après l’opéra et toute la nuit, Blanche ne pense qu’au Liban. Elle a tellement envie d’y retourner et retrouver sa famille qu’elle n’a pas vue depuis des années. Elle ne réfléchit pas plus longtemps et, en pleine nuit, achète un billet d’avion.

Au petit matin, elle fait sa valise et rejoint son pays natal.

 

Ma chère Maman, je te retrouve

 (fin alternative à la nouvelle de Juliette Elamine Ma chère Maman, je t’écris dans le recueil “Les chroniques de l’imaginaire”)

Quelques jours après avoir envoyé une lettre à Rosa la mère de Samir, pour lui annoncer qu’elle va être grand-mère, Sonia et Samir se rendent à l’aéroport Charles de Gaulle à Paris. Ils vont lui rendre visite à Beyrouth.

Avant l’embarquement le personnel, qui semble tendu, leur annonce que le vol A87 direction le Liban a été retardé pour des raisons encore inconnues. Il est demandé aux touristes de patienter tranquillement. Les amoureux sont inquiets. Ils interrogent le personnel qui leur répond que tout va bien, que la situation est sous contrôle. Les deux jeunes gens pressentent qu’on leur ment et qu’un drame a eu lieu. Finalement, l’avion s’envole deux heures plus tard, enfin.

Après quatre heures et vingt minutes de vol, l’avion atterrit à l’aéroport de Beyrouth. Au loin on aperçoit une fumée dense et noir au-dessus de la ville. Les passagers apprennent que le port de Beyrouth a explosé. L’appartement de la mère de Samir n‘est pas loin du port… Est-elle en vie ?

Les deux jeunes genres hèlent un taxi et arrivent devant l’immeuble de Rosa. Le bâtiment a été soufflé à cause de l’explosion. Les pompiers s’affairent afin d’aider les victimes et de trouver des personnes sous les décombres. Sonia réconforte Samir mais le jeune homme est inconsolable.

Quelque minutes plus tard, Rosa s’approche des décombres, tenant à la main un panier de courses. Elle revenait saine et sauve du marché de Sabra.

 

La Dame aux milles couleurs par Laura & Maëly

 C’est une histoire qui commence près d’une cheminée.

- Grand-mère, pourquoi on t’appelle « La Dame aux milles couleurs » ? 

- Oh, c’est une longue histoire, asseyez vous et je vais vous la raconter. 

A mon époque, notre montagne s’appelait Qurnat as Sawda et notre village était en noir et blanc. Les couleurs n’existaient pas.

Comme tous les matins, au lever du soleil, j’allais me promener dans les plaines. Mais un jour, j’ai trébuché sur un objet coloré et fleuri. D’abord je fus surprise avant de comprendre qu’il s’agissait d’une housse. Par curiosité, je l’ouvris et je découvris un violon. C’était un vrai violon en bois, un peu usé par une utilisation intensive et décoré de quelques touches de tissus lumineux.

Une faim me prit au dépourvu, je refermai la housse et rentrai chez moi, le violon sous le bras.

Après avoir dégusté mon labné, un fromage frais avec de l’huile d’olive et une généreuse pincée de zaatar, je retournais dans ma chambre rejoindre mon trésor caché.

De longues minutes passèrent avant que je décide d’en jouer. Les notes résonnèrent dans ma chambre et les murs commencèrent à prendre des couleurs printanières. Je sentis une énergie positive et si puissante… Je courus dehors et toute la montagne prenait des couleurs vives et étincelantes. Je découvris les vraies couleurs de cette montagne : du beige, de la verdure.

Je remarquai aussi que mes vêtements avaient changé : j’étais vêtue d’une longue robe rose.

Je m’appelle depuis ce jour la Dame aux milles couleurs.

 

L’équipe du Liban championne du monde par Aidan & Théo

Dans un sombre passé, la France et le Liban s’affrontaient pour la coupe du monde de football. A la troisième minute, le Liban prit un but de Mbappé dans la lucarne droite. Les Libanais commencèrent à baisser les bras.

Le commentateur sportif s’exclama : « La France mène 3 à 0 à la vingtième minute ! »

D’un coup tous les supporters libanais se levèrent et crièrent. Cela redonna de l’énergie à l’équipe libanaise. Le numéro 5 mit un but. Les supporters l’acclamèrent d’une seule voix en déployant joyeusement le drapeau libanais. Ils exposaient fièrement les couleurs de leur pays : le rouge, symbole du sang et le blanc, symbole de paix.

A la quarante-quatrième minute, les Libanais marquèrent encore un but. Le commentateur s’exclama :  « La France mènent toujours 3 à 2 ! ».

L’arbitre siffla la fin de la première mi-temps. L’entraîneur des bleus était énervé : «C’est quoi ce bordel ? Vous êtes pas sérieux les gars ! Si à la deuxième mi-temps du match vous ne marquez pas 3 buts, vous aller ramasser ! »

La deuxième mi-temps commença. Le Liban engagea une passe en profondeur. Dubois, le défenseur droit, marqua un magnifique but d’une bicyclette à la cinquante-cinquième minute. 3 -3 !

L’entraîneur des Bleus cria : « Allez les Bleus ! » Le Liban ne lâcha rien et marqua d’une magnifique tête à la quatre-vingt-dixième minute.

L’arbitre siffla la fin du match et le Liban devient champion du monde. Quelle incroyable victoire du pays ! 

Même avec les difficultés de ce club, les joueurs motivés ont réussi à battre les premiers de leur poule. Quel match pour le Liban ! “ Lil watan ” ! Pour la patrie !

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